71. Ce chiffre n’a rien d’anodin pour les Canadiens qui préparent leur retraite. C’est la limite imposée : le REER doit être converti en FERR ou en rente avant le 31 décembre de l’année de vos 71 ans. Retirer des fonds avant ce cap alourdit votre revenu imposable de l’année. Selon le montant et le moment choisis, la facture fiscale peut changer du tout au tout, et l’ordre des retraits n’est jamais neutre sur ce terrain.
Repousser le décaissement, c’est offrir à ses placements quelques années supplémentaires de croissance à l’abri de l’impôt. Mais cette stratégie peut aussi se retourner contre vous si elle entraîne des retraits massifs, imposés à un taux marginal plus corsé. À l’inverse, entamer le décaissement plus tôt peut lisser la fiscalité sur le long terme, tout en écourtant la phase où le capital fructifie. Chaque scénario a ses revers et ses opportunités.
Comprendre le décaissement des REER : enjeux et repères clés à la retraite
Décaisser un REER ne se résume pas à un simple virement. Plusieurs éléments pèsent dans la balance : le taux marginal d’imposition du moment, la durée prévue de la retraite, vos besoins de liquidités, vos revenus complémentaires. Avant l’anniversaire de vos 71 ans, vous gardez la main sur le calendrier et le montant des retraits. Passé ce seuil, la loi impose la conversion du REER en FERR et des retraits minimums chaque année, impossible d’y échapper.
Négliger la mécanique fiscale des retraits REER peut s’avérer coûteux. Des retraits hâtifs grèvent le rendement à l’abri de l’impôt, mais attendre expose à des prélèvements plus imposés, surtout lorsque d’autres revenus entrent en jeu : pension de la Sécurité de la vieillesse, régime de rentes du Québec, etc. Autre point souvent ignoré : le crédit d’impôt pour revenu de pension admissible peut s’appliquer dès 65 ans, offrant une marge de manœuvre fiscale qu’il serait dommage de négliger.
Voici les jalons à garder en tête pour structurer son plan :
- À partir de 71 ans : transformation du REER en FERR ou rente obligatoire
- Dès 65 ans : accès au crédit d’impôt pour revenu de pension sur les retraits FERR
- Impact direct du plan de décaissement sur le taux d’imposition global
Élaborer la stratégie de retraits REER demande de composer avec plusieurs variables : fiscalité, espérance de vie, niveau de dépenses, rendement anticipé. Un planificateur financier peut vous aider à affiner votre approche pour maximiser vos revenus nets tout au long de la retraite. L’enjeu, c’est d’ajuster le rythme des retraits au fil du temps, en tenant compte des variations du taux marginal et de l’évolution de vos autres sources de revenus, sans perdre de vue la stabilité de votre situation financière.
À quel âge commencer à décaisser ses économies de retraite ? Les questions à se poser
Le moment pour entamer le décaissement des économies de retraite marque un véritable tournant pour les finances personnelles. Pas de règle fixe : tout dépend de votre situation, de votre espérance de vie, de vos besoins annuels, de vos autres revenus et de votre taux marginal d’imposition.
Votre rapport au risque façonne aussi votre plan. Certains préfèrent sécuriser un revenu régulier sans attendre, d’autres privilégient la croissance prolongée et la défiscalisation, acceptant de retarder les retraits. Avec un budget précis, il devient possible de déterminer le montant optimal à retirer chaque année, pour financer la retraite sans risquer d’épuiser le capital prématurément.
Un point technique à connaître : la loi impose la transformation du REER en FERR au plus tard à 71 ans, avec des retraits obligatoires. Mais rien ne vous empêche de démarrer plus tôt, si cela s’accorde mieux avec vos besoins ou si cela permet d’optimiser la fiscalité.
Deux leviers méritent attention lorsque vous réfléchissez à l’âge de vos premiers retraits :
- À 65 ans, le crédit d’impôt pour revenu de pension admissible peut alléger la charge fiscale sur vos retraits FERR.
- Reporter les retraits augmente le rendement à l’abri de l’impôt, mais expose à des retraits plus lourds et potentiellement plus taxés dans le futur.
Synchroniser vos retraits avec d’autres régimes, régime de rentes du Québec, pension de la Sécurité de la vieillesse, se révèle souvent payant. L’accompagnement d’un planificateur financier fait la différence en ajustant la stratégie à votre réalité et à vos ambitions.
Stratégies gagnantes pour optimiser le décaissement selon votre situation
Le choix d’une stratégie de plan décaissement s’adapte à votre profil et à vos priorités. Pour certains, la régularité rassure. D’autres optent pour plus de flexibilité, prêts à ajuster le tir en fonction des aléas. Mais un principe domine : coordonner le décaissement des REER, CELI et des régimes publics comme la rente RRQ ou la pension de la Sécurité de la vieillesse.
Pour générer un revenu stable tout en maîtrisant l’impact fiscal, il faut jouer sur deux tableaux : le calendrier et la séquence des retraits. Voici comment articuler les différentes sources de revenus :
- Envisagez de retirer du REER avant 71 ans si votre taux d’imposition est avantageux, puis passez au FERR pour bénéficier du crédit d’impôt pour revenu de pension admissible.
- Gardez le CELI comme source de liquidités non imposables, idéal pour absorber les imprévus ou ajuster la trésorerie sans alourdir la fiscalité.
- Envisagez de retarder la rente RRQ ou la PSV afin d’augmenter le montant mensuel, surtout si vous tablez sur une retraite longue.
Un planificateur financier orchestre cette mécanique, selon vos objectifs de vie, la répartition de vos actifs, votre tolérance au risque ou la situation des marchés. Optez pour une approche souple : la vie ne suit pas toujours le scénario prévu, vos besoins et vos revenus peuvent bouger. Préservez votre capacité d’adaptation.
Le rythme de décaissement influence la fiscalité, la longévité du capital, la tranquillité d’esprit. Prenez le temps d’évaluer tous les paramètres, âge, santé, entourage, autres revenus. Ici, chaque détail pèse lourd dans la réussite du plan. La retraite, ce n’est pas qu’une affaire de comptes : c’est l’art de faire durer ses ressources, sans jamais perdre de vue ce qui compte vraiment.